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La messe de Roráte fait partie de l’héritage liturgique du peuple chrétien, mais c’est un héritage qu’on ignore bien souvent. C’est une messe votive en l’honneur de la Mère de Dieu pendant l’Avent. C’est même en réalité une simplification de la messe d’or (missa aúrea) du mercredi des Quatre-Temps dans la forme ancienne du Rite Romain. C’est donc une des messes qui expriment le plus clairement les pensées de l’Avent. Ici encore Marie se montre comme notre guide à travers l’Avent pour nous conduire jusqu’à Noël.
"Tout à Jésus par Marie" Saint Louis-Marie Grignont de Montfort
Avancer vers la lumière de Noël
Dans certains pays de langue allemande, cette messe s’accompagne d’usages dont le symbole est très beau. Elle est célébrée avant le lever du soleil, par conséquent en pleine nuit d’hiver. Les fidèles s’en vont, une lanterne à la main, dans les ténèbres glacées, à travers la neige. Les lumières de la maison de Dieu leur apparaissent de loin. Dans l’Église, illuminée à la bougie, le prêtre s’avance vers l’autel, vêtu d’ornements blancs. Il y a dans cet usage comme l’image de l’âme non rachetée, qui sort de sa nuit pour s’avancer vers la lumière de Noël !
« Roráte caéli, Cieux répandez votre rosée », (Isaïe 45, 8) ce sont les premiers mots de la messe. Elle en a tiré son nom. Ainsi le prophète Isaïe se tient au seuil, interprète du désir de l’humanité qui attend un Sauveur :
« Et Isaïe dit : Écoutez donc, maison de David. Ne vous suffit-il pas de lasser la patience des hommes, que vous lassiez encore celle de mon Dieu ? C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Une vierge concevra, et elle enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel. Il mangera du beurre et du miel, en sorte qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien » (Isaïe 7, 14-15).
« Roráte caéli, Cieux répandez votre rosée », toute l’attente vétéro-testamentaire est symbolisée à travers cette messe qui remet en scène cette humanité déchue, désespérée qui guidée par Israël va reconnaître la lueur de la crèche ; cette lumière de Noël qui fonde toute Espérance.
« Roráte caéli, Cieux répandez votre rosée », cette rosée est toute mariale. Marie, Mère de l’Espérance annoncée dès la chute d’Adam et Eve :
« Je mettrai une hostilité entre toi [le serpent] et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. » (Genèse 3, 15).
Les théologiens appelle ce passage le « protévangile » car c’est la première « bonne nouvelle » donnée par Dieu, soit l’annonce de la Rédemption.
« Roráte caéli, Cieux répandez votre rosée », cette rosée est celle de l’Annonciation. Marie, Mère de la Foi qui de son « fiat » permet l’objet même de notre foi ; qui de sa foi même permet notre rédemption :
« L’Esprit-Saint surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; c’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, votre parente, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et ce mois est le sixième de celle qui est appelée stérile ; car il n’y a rien d’impossible à Dieu. Et Marie dit : Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon votre parole. » (Luc 1, 37-38).
Chanoine Alexis d’Abbadie d’Arrast
3ème Semaine de l'Avent - Année B
Roráte
Que la grâce de voir célébrer dans notre paroisse chaque semaine durant ce temps de l’Avent deux messes de Roráte nous permette de nous unir plus profondément à la Très Sainte Vierge Marie : qu’elle fasse grandir en nous un plus grand désir du Christ et qu’elle l’enfante non pas uniquement à la crèche de Bethléem mais également mystiquement en nos cœurs.
S'unir à la vierge Marie afin de se rapprocher du Christ
Chanoine Alexis d’Abbadie d’Arrast
12 déc. 2021
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