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Jésus est en route vers Jérusalem. Il sait que ce voyage le conduit vers sa passion, sa mort et sa résurrection. Dix lépreux viennent à sa rencontre. Mais ils restent à distance. La loi leur interdit de s’approcher de quiconque. Ils sont contagieux à tous points de vue. La lèpre est une maladie très contagieuse, et on pensait à l’époque qu’elle était signe du péché.
Les dix lépreux s’arrêtent donc à distance de Jésus, et ils crient vers lui. « Jésus, maître, prends pitié de nous ». Jésus ne bouge pas, ne se rapproche pas d’eux. Mais il leur dit de loin : « Allez-vous montrer aux prêtres ». Se montrer aux prêtres, c’est la démarche que devaient faire les lépreux pour que leur guérison soit officiellement reconnue. Cette invitation de Jésus était donc déjà en soi une promesse de guérison.
Les neuf autres, où sont-ils ?
Élisée et Naaman
On peut rapprocher cette attitude de Jésus de celle du prophète Élisée envers Naaman dans la première lecture. Élisée non plus n’a pas fait de geste, il a juste demandé à Naaman de se plonger sept fois dans l’eau du Jourdain. Dans les deux cas l’obéissance à l’ordre reçu apporte la guérison. Dans l’Évangile, les lépreux se mettent en marche, et c’est en marchant qu’ils voient leur lèpre disparaitre. Réellement leur confiance en l’invitation de Jésus les a sauvés. Mais, si la maladie avait rapproché ces dix personnes, la guérison va révéler le fond de leur cœur.
Ils ne sont plus dix lépreux, dix exclus, mais ils sont neuf bons juifs qui vont trouver les prêtres, et un samaritain, c’est-à-dire un hérétique, qui retourne vers le Christ en glorifiant Dieu à pleine voix, se prosterne de Jésus en lui rendant grâce, ce qui est une attitude réservée à Dieu.
Le samaritain vient de découvrir le Messie. Il a découvert que la vie, la guérison, viennent de Dieu. Il a fait demi-tour pour revenir vers lui, ce qui est le signe d’une conversion. Ce que Jésus reconnait publiquement en lui disant : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé » ; t’as sauvé non seulement de ta maladie, mais dans ta relation avec Dieu.
« Et les neuf autres, où sont-ils ? », demande Jésus. Eux n’ont pas fait demi-tour. Ils ont eux aussi rencontré le Messie, mais ils ne l’ont pas reconnu. C’est un thème fréquent dans les Évangiles. Le salut est pour tous les hommes et, bien souvent, ce ne sont pas ceux qui s’en croient le plus proche qui l’accueillent le mieux. « Il est venu chez les siens, et le siens ne l’ont pas reconnu » dit St Jean dans le prologue de son Évangile.
Père Jérôme Berthier
28ème dimanche du Temps Ordinaire
Les neuf autres, où sont-ils ?
C’est avec ce récit que nous sommes invités à regarder nos vies. Tout d’abord pour nous redire ce que Dieu a déjà fait pour nous. Cela peut être une guérison sur tel ou tel point de nos vies, une aide dans telle ou telle circonstance, la possibilité de regarder autrement telle ou telle situation, une paix intérieure qui a été donnée…
Puis regarder ce qu’a alors été notre réaction.
Reprendre ensuite notre vie ordinaire, car nous avions obtenu ce que nous désirions.
Ou un retour plus fort vers Dieu, car nous avons découvert son amour pour nous et notre vie en étant transformée, nous voulons l’en remercier, ce qui est normal dans une relation basée sur l’amour. Il me semble que c’est ainsi que peut grandir, s’affermir notre foi. Ce que nous souhaitons tous. Non seulement le lépreux a été purifié et réintégré dans son peuple. Mais encore il est ressuscité. Il peut aller libre, vivre de sa vie nouvelle offerte par le Christ.
Accueillons la vie nouvelle que Dieu met en nous, et cultivons en nous la capacité de reconnaissance et de gratitude.
Guérir de la lèpre... et ressusciter
Père Jérôme Berthier
15 oct. 2022
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