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"Par ce signe, tu vaincras!"

Avouons-le, la rentrée de septembre ne semble pas vraiment au diapason du calendrier liturgique. En effet, les 14 et 15 septembre sont dédiés respectivement à l’Exaltation de la Sainte Croix et à Notre Dame des douleurs : quelle rentrée, quel programme !
Et pourtant, quelle leçon tant l’énoncé même est éloquent : exaltation de la Sainte Croix. Combien les termes semblent contradictoires ! Comment exalter un instrument de torture : « Nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs, et folie pour les païens. » (1 Co 1,23).

Regardons même la Sainte Vierge :

Stabat Mater dolorósa
Iuxta Crucem lacrimósa,
Dum pendébat Fílius.
(Séquence de la messe de Notre-Dame des Douleurs)

Debout, la Mère des douleurs,
Près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.

L'empereur Constantin et le signe de la Victoire

Marie, cette icône de tendresse chrétienne, ce secours maternel des fidèles en proie à l’indicible souffrance du spectacle de son Divin Fils défiguré et torturé.
Oui, de prime abord la Sainte Eglise semble nous astreindre à une rentrée bien morose peut-être même trop en phase avec une crise sanitaire qui semble sans fin. Et pourtant …
« Par ce signe tu vaincras ! »
Vous connaissez certainement cet épisode que nous rapporte Saint Eusèbe de Césarée : alors qu’il s’apprêtait à affronter son rival Maxence, près du pont Milvius sur le Tibre, l’empereur romain Constantin vit un signe éclatant dans le ciel. Ce signe, que l’on a appelé le « chrisme », était formé de deux lettres grecques superposées : le khi (qui se note X) et le rô (P). Ce sont les deux premières lettres du mot grec Christos, « le Christ », c’est-à-dire l’envoyé ou le messie. Dans cette apparition, l’empereur lut ces mots :

« Par ce signe, tu vaincras. ».

Constantin fit aussitôt peindre le chrisme sur son étendard. C’est ainsi qu’il devint le premier empereur chrétien. Sa prémonition se réalisa : il écrasa l’areée pourtant plus nombreuse de Maxence, lequel se noya dans le fleuve. Peu après, il se fit confectionner un chrisme d’or et de pierreries. L’année suivante, l’empereur promulgua l’édit de Milan qui accordait aux chrétiens le droit de pratiquer librement leur culte. Il mettait ainsi fin à plus de deux siècles de persécutions.

La bataille du pont Milvius est comme le paradigme de la mystique chrétienne : l’horreur du supplice de la croix conduisant à la victoire et à la libération. Notons du reste que quelques années plus tard en 327, la propre mère de l’empereur, Sainte Hélène, découvrira les restes de la Sainte Croix à Jérusalem : événement dont nous fêtons le souvenir avec cette fête du 14 septembre.

Chanoine Alexis d’Abbadie d’Arrast

25ème semaine du temps ordinaire

"Par ce signe, tu vaincras!"

En cette rentrée, retrouvons donc le vrai sens de la Croix et demandons à Marie de nous la faire redécouvrir : c’est certainement la grâce que l’Eglise nous offre en cette rentrée ! Et je ne peux m’empêcher de finir par les deux dernières strophes de la séquence du 15 septembre :

Christe, cum sit hinc exíre.
Da per Matrem me veníre
Ad palmam victóriæ.

Ô Christ, à l’heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme des vainqueurs.


Quando corpus moriétur,
Fac, ut ánimæ donétur
Paradísi glória. Amen. Allelúia.

À l’heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis. Amen. Alléluia.

Retrouver le vrai sens de la Croix

Chanoine Alexis d’Abbadie d’Arrast

19 sept. 2021

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