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Le cheminement de Pierre tel qu’on le découvre dans le Nouveau Testament est tout sauf rectiligne. Il y a des moments magnifiques, et d’autre moments moins glorieux. L’Évangile d’aujourd’hui nous le montre bien.
« Passe derrière moi, Satan ! ». Cette parole de Jésus à Pierre est étonnante, et très dure. Surtout juste après que Pierre ai fait une très belle profession de foi en disant : « Tu es le Christ », c’est à dire celui qui est oint par Dieu, le Messie. Mais cette profession de foi est en fait très incomplète. Pierre n’a découvert qu’une petite partie de qui est le Christ. Il faudra attendre la résurrection et la Pentecôte pour qu’il soit en capacité de saisir vraiment qui est le Christ, et donc d’en être le témoin.
Jésus est bien le Messie qu’ils attendaient, mais pas comme ils l’attendaient...
La croix est le sommet de la vie du Christ
En refusant que Jésus souffre, soit mis à mort, puis ressuscite, les apôtres passent à côté de l’essentiel de qui est Jésus. Que Jésus souffre et soit tué n’était pas audible, pas acceptable pour eux. Le messie ne pouvait pas être ainsi, il ne pouvait pas être tué. Ce n’était pas l’image qu’ils se faisaient de lui. Quant à parler de résurrection ! Jésus est bien le Messie qu’ils attendaient, mais pas comme ils l’attendaient. « Pierre se mit à lui faire de vifs reproches », nous dit saint Marc. Nous assistons au premier reniement de Pierre.
Car, la croix, c’est le sommet de la vie du Christ. Le Christ, Dieu, qui se fait homme. Dieu qui vient partager notre vie pour que nous puissions vivre de sa vie. La croix nous révèle l’amour infini de Dieu pour nous, son don total. C’est par elle que le salut nous est donné. La croix ouvre sur la résurrection. Nous ayant rejoint au plus profond de ce qui fait nos vies, il nous prend avec lui dans sa résurrection pour que nous puissions vivre de la vie qui est la sienne maintenant.
Voilà le cœur de la Bonne Nouvelle, ce que l’on appelle le kérygme, et la croix est au cœur de cette annonce : « Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité ». Ce qui explique la réaction très dure de Jésus. En refusant cette croix, les disciples ne peuvent pas le suivre, ne peuvent pas être vraiment disciples. C’est de cela, la croix et la résurrection, que nous devons être les témoins par toute notre vie.
Et c’est avec cela dans le cœur que nous pouvons aussi regarder aujourd’hui notre vie. Vérifier que ce qui au cœur de notre vie, de notre foi, c’est bien la suite du Christ, mort et ressuscité. Vérifier que cela ne passe pas seulement par de belles paroles, de belles professions de foi, « Tu es le Christ », mais que cela engage toute notre personne.
Père Jérôme Berthier
24ème semaine du temps ordinaire
Saint Pierre, Disciple du Christ
Quand Jésus nous invite à prendre notre croix pour le suivre, il nous invite à prendre au sérieux tous les aspects de notre vie, à ne pas fuir ce qui pourrait nous paraître plus difficile. Il est là avec nous sur ce chemin, lui qui a lui aussi pris sa croix.
Jésus ne vient pas comme un messie triomphant. Ce que parfois nous aimerions bien. La prophétie d’Isaïe que nous avons entendu en première lecture parle du serviteur souffrant, qui présente son dos à ceux qui le frappent. Jésus nous surprend, peut nous choquer. Dieu ne se présente pas toujours à nous comme nous voudrions qu’il soit. Mais accueillons-le tel qu’il est. Sinon, nous serons les disciples de nos idées, de nos désirs, mais pas les disciples de Dieu. Ce qui n’est pas vraiment la même chose. Et c’est ce qui a failli arriver à Pierre.
Écoutons pour terminer l’invitation que Jésus nous adresse à la fin de l’Évangile : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera ».
Etre le disciple de Dieu pas le disciple de nos idées ou de nos désirs...
Père Jérôme Berthier
12 sept. 2021
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