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La crise bérengardienne au XIème siècle (du théologien Bérenger de Tours) a passablement ébranlé la chrétienté de l’époque s’attaquant au joyau de la foi catholique : le miracle de la transsubstantiation et la foi en la Présence réelle.
Nul doute que cette crise ait marquée un certain Jacques Pantaléon né vers 1200 à Troyes, fils d’un humble cordonnier de la ville, car c’est ce personnage qui instaura en 1264 (année de sa mort) pour l’Eglise universelle la Fête-Dieu, appelée aussi Fête du Très Saint Sacrement. Vous l’avez reconnu ! Ce personnage, était devenu Pape trois ans plus tôt et avait pris le nom d’Urbain IV !
Mais alors comment répondre à une crise si lourde : par de longues déclarations dogmatiques ? Par des sévères et retentissantes condamnations ?
Ce que le Christ a fait à la Cène, Il a ordonné de le refaire en mémoire de Lui.
Instruits par ces commandements sacrés, nous consacrons le pain et le vin en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son Corps et le vin en son Sang.
Lauda Sion Salvatorem !
Bien plus tard, le pape Pie XI dans son encyclique Quas Primas en 1925 justifie l’instauration de la fête du Christ-Roi par cette phrase : « pour pénétrer le peuple des vérités de la foi et l'élever ainsi aux joies de la vie intérieure, les solennités annuelles des fêtes liturgiques sont bien plus efficaces que tous les documents, même les plus graves, du magistère ecclésiastique. Ceux-ci n'atteignent, habituellement, que le petit nombre et les plus cultivés, celles-là touchent et instruisent tous les fidèles ; les uns, si l'on peut dire, ne parlent qu'une fois ; les autres le font chaque année et à perpétuité ; et, si les derniers s'adressent surtout à l'intelligence, les premières étendent leur influence salutaire au cœur et à l'intelligence, donc à l'homme tout entier. »
Ainsi, nous avons notre réponse : c’est dans l’honneur et le soin liturgique donné à Jésus-Hostie que l’Eglise par la voix d’Urbain IV a voulu répondre à la crise bérengardienne. Réservons donc notre louange et nos hommages à Jésus réellement Présent et méditons les belles paroles de Saint Thomas d’Aquin à qui le pape troyen Urbain IV avait confié la rédaction de l’Office et de la Messe de cette immense fête. Voici quelques extraits de la Séquence (ou poème liturgique) de la Messe, le Lauda Sion :
« Ce que le Christ a fait à la Cène, Il a ordonné de le refaire en mémoire de Lui.
Instruits par ces commandements sacrés, nous consacrons le pain et le vin en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son Corps et le vin en son Sang.
Ce que tu ne comprends pas, ce que tu ne vois pas, la foi vive l’affirme, hors de l’ordre naturel des choses.
Sous des espèces différentes, signes seulement et non réalités, se cachent des choses sublimes.
Sa chair est nourriture, son Sang est breuvage, pourtant le Christ tout entier demeure sous l’une ou l’autre espèce.
Par celui qui le reçoit, il n’est ni coupé ni brisé, ni divisé : Il est reçu tout entier.
Qu’un seul le reçoive ou mille, celui-là reçoit autant que ceux-ci et l’on s’en nourrit sans le détruire. »
Chanoine Alexis d’ABBADIE d’ARRAST
Solennité du Saint-Sacrement
Lauda Sion Salvatorem ! Loue Sion ton Sauveur !
Et encore :
« Voici le pain des anges devenu l’aliment de ceux qui sont en chemin, vrai Pain des enfants à ne pas jeter aux chiens.
D’avance il est annoncé en figures, lorsqu’Isaac est immolé, l’Agneau pascal sacrifié, la manne donnée à nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai Pain, Jésus, aie pitié de nous. Nourris-nous, protège-nous, fais-nous voir le bonheur dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout, Toi qui sur terre nous nourris, fais que, là-haut, invités à ta table, nous soyons les cohéritiers et les compagnons des saints de la cité céleste.
Amen. Alléluia. »
Le pain des anges est devenu l’aliment de ceux qui sont en chemin !
Chanoine Alexis d’ABBADIE d’ARRAST
6 juin 2021
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